Attaque de panique
Dernière modification : 04.10.2021
Ou "crise d'angoisse aiguë". Il s'agit d'un épisode aigu d'anxiété, bien délimité dans le temps.
Sémiologie
La chronologie est marquée par :
- un début brutal,
- une intensité maximale des symptômes atteinte rapidement (en quelques minutes voire quelques secondes après le début de la crise),
- des symptômes bien limités dans le temps : la crise dure en moyenne 20 à 30 minutes,
- une décroissance progressive des symptômes de la crise avec soulagement et parfois asthénie post-crise.
Les symptômes physiques :
- symptômes respiratoires : dyspnée avec sensation d'étouffement et surtout de blocage respiratoire pouvant entrainer une hyperventilation,
- symptômes cardiovasculaires : tachycardie, palpitations, sensation d'oppression thoracique, douleur thoracique,
- symptômes neurovégétatifs : sueurs, tremblements, pâleur, érythème facial ou rougeur, vertiges, sensation d'étourdissement,
- symptômes digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées,
- autres : signes génito-urinaires (pollakiurie ou envie impérieuse d'uriner) ou neurologiques (tremblements, fourmillements, impression d'engourdissement).
Les symptômes psychiques :
- pensées catastrophes : peur intense sans objet (sensation de catastrophe imminente) et sensation de perte de contrôle ,
- les pensées sont essentiellement centrées sur la "peur de mourir" et la "peur de devenir fou",
- peuvent s'associer également des symptômes de dépersonnalisation (sentiment d'étrangeté et de n'être plus soi-même) et des symptômes de déréalisation (sentiment que le monde est irréel, étrange).
Les symptômes comportementaux :
- le comportement du patient lors de la survenue d'une attaque de panique est variable,
- on retrouve le plus souvent une agitation psychomotrice,
- on peut aussi observer à l'inverse une inhibition pouvant aller jusqu'à la sidération.
Diagnostics différentiels
Pathologies non-psychiatriques :
- pathologies cardiovasculaires (syndrome coronarien aigu, poussée d’insuffisance cardiaque, hypertension artérielle, troubles du rythme..),
- pathologies de l’appareil respiratoire (asthme, embolie pulmonaire..),
- pathologies neurologiques (épilepsie (notamment les crises partielles temporales),crises migraineuses, accidents ischémiques transitoires...),
- pathologies endocriniennes (hypoglycémie, phéochromocytome, hyperthyroïdie, syndrome de Cushing, hypoparathyroïdie..).
Causes toxiques :
- intoxications par une substance psychoactive (corticoïdes, hormones thyroïdiennes...),
- syndrome de sevrage en alcool, en benzodiazépines...
Complications
Même si elle est exceptionnelle, la principale complication est le passage à l'acte auto-agressif.
Évolution
L'attaque de panique peut demeurer un phénomène isolé sans lendemain.
L'attaque de panique spontanée peut s'inscrire dans un trouble panique marqué par la répétition d'attaques de panique avec développement d'une anxiété anticipatoire .
Elle peut être siutationnelle et s'associer à des troubles phobiques comme l' agoraphobie et la phobie sociale.
Elle peut être réactionnelle à une situation de stress comme le trouble de stress post-traumatique.
Elle peut s'associer à d'autres troubles comme le trouble anxieux généralisé ou le trouble dépressif.
Évaluation
Éliminer une urgence non psychiatrique ou une intoxication par une substance psychoactive.
Conduite à tenir
Adresser aux urgences si :
- risque suicidaire avéré ou suspecté
- comorbidités
Traitement non pharmacologique :
- mise en condition : installation au calme, attitude empathique,
- réassurance du patient : Absence de danger de mort, sur le caractère spontanément résolutif de l’attaque de panique,
- méthode de contrôle respiratoire.
Traitement pharmacologique :
Traitement anxiolytique si l’AP se prolonge : benzodiazépine par voie orale à renouveler si nécessaire (au choix) :
- Alprazolam 0,25 à 0,5 mg per os ou en sublingual (efficacité plus rapide) en une prise.
- Lorazepam 1 à 2 mg per os en une prise.
- Diazépam 5 à 10 mg per os en une prise.
Règles hygiéno-diététiques simples :
- Diminution des consommations de psychostimulants (café, tabac…), règles hygiéno-diététiques de sommeil, etc.
Références
AESP, CNUP, & CUNEA. (2021). Référentiel de Psychiatrie et Addictologie (3e édition conforme au nouveau programme) Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie (Presses Universitaires François Rabelais).
The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed.; DSM–5; American Psychiatric Association [APA], 2013).