Narcolepsie
Dernière modification : 08.10.2021
Type d'hypersomnie caractérisée par une atteinte objectivée ou supposée du fonctionnement des systèmes d'éveil entrainant une plainte d'hypersomnolence au premier plan.
Sémiologie
Plainte d'hypersomnolence depuis au moins 3 mois avec les caractéristiques suivantes :
- somnolence diurne excessive sévère,
- avec accès de sommeil multiples, non intentionnels, incohercibles, de courte durée, raffraichissants et souvent accompagnés d'activité onirique,
- le plus souvent, sans allongement du temps de sommeil associé,
- et sans inertie du sommeil.
Cataplexie possible :
- diminution brutale du tonus musculaire déclenché par un stimulus émotionnel, le plus souvent positif,
- durée de quelques secondes,
- généralisées (responsables de chutes) ou partielles (de la face, du genou, des membres supérieurs),
- sans perte de connaissance ou altération de la conscience .
La catalpexie peut être typique ou atypique (rare, de longue durée, avec altération de la conscience , sans facteur déclenchant émotionnel), certaine (constatée par l'entourage) ou incertaine.
Signes associés :
- Généraux : prise de poids, plaintes attentionnelles, comportements automatiques.
- Nocturnes : paralysies du sommeil, hallucinations hypnagogiques ou hypnopompiques, plainte d' insomnie .
Diagnostic positif
Le diagnostic est réalisé en centre de référence narcolepsies et hypersomnies rares.
Il associe les critères sémiologiques à des critères paracliniques (polysomnographie, ponction lombaire et dosage d'hypocrétine, tests itératifs des latences d’endormissement (TiLE))
Critères d'intensité
La sévérité est reliée à celle de l'hypersomnolence, des cataplexies (fréquence et durée), de la prise de poids et à ses répercussions fonctionnelles.
Formes cliniques
La narcolepsie de type 1 associe :
- la présence de cataplexies quasi-systématique
- le variant HLA DQB1*0602
- un contexte d'auto-immunité
- un surpoids ou une obésité
- un taux d'hypocrétine <110pg/ml
La narcolepsie de type 2 associe
- l'absence de cataplexie
- des taux normaux d'hypocrétine
- une instabilité de l'évolution dans le temps
Il existe également une forme de narcolepsie secondaire à une maladie telle que :
- des affections lésionnelles de l'hypothalamus (tumeur, SEP, traumatisme crânien)
- un syndrome paranéoplasique
- une dystonie myotonique de Steinert
- un syndrome de trader-Willi
- un syndrome de Niemman Pick de type C.
Comorbidités
Pathologies du sommeil :
- SAOS
- Syndrome des jambes sans repos
- parasomnies
Troubles psychiatriques :
- Trouble dépressif
- Troubles anxieux
- Trouble de déficit attentionnel / hyperactivité (TDAH)
Troubles métaboliques :
- Obésité
- Syndrome métabolique
- Puberté précoce
Conduite à tenir
Quand adresser à un psychiatre ?
- en cas de doute diagnsotique
- en cas de comorbidité psychiatrique
- si un potentiel suicidaire est avéré ou suspecté
Pour le diagnostic positif et la prise en charge spécialisée, il est conseillé de se rapprocher d'un centre de référence narcolepsies et hypersomnies rares.
Règles hygiéno-diététiques :
- rappel des bons comportements de sommeil
- prévoir des siestes programmées
- prévention de la somnolence au volant
Éducation thérapeutique
Traitement pharmacologique :
- Pour l'hypersomnolence : traitement éveillant par Modafinil en première intention
- Pour les cataplexies sévères : Venlafaxine en cas de trouble dépressif comorbide ou SAOS non traité, Oxybate de sodium en cas de plainte d' insomnie de maintien (+- fragmentation du sommeil).
Références
Micoulaud-Franchi, J.-A., Broussin, P., & Guichard, K. (2019). Le sommeil et ses pathologies – Approche clinique transversale chez l’adulte (Ellipses).