Schizophrénie
Dernière modification : 18.12.2024
La schizophrénie est une maladie fréquente et sévère. Cette maladie est actuellement classée par l’OMS parmi les dix maladies qui entraînent le plus d’invalidité en particulier chez les sujets jeunes. Elle fait partie des troubles psychotiques chroniques qui se caractérisent par une altération du contact avec la réalité.
Sémiologie
Syndrome positif associant :
- des idées délirantes ,
NB : Les thèmes d' idées délirantes les plus fréquents sont les idées de persécution, grandeur, mégalomaniaque, mystique, somatique et de référence.
- des hallucinations .
Syndrome négatif associant :
- retrait social,
- émoussement des affects,
- pauvreté du discours,
- apragmatisme ,
- aboulie .
Désorganisation qui porte sur 3 champs :
Désorganisation cognitive
- discours décousu, voir hermétique, pensée impénétrable, barrage , fading ,
- altération du système logique,
- altération du langage.
Désorganisation affective
Désorganisation comportementale
- maniérisme gestuel,
- parakinésie,
- syndrome catatonique.
Diagnostic positif
Le diagnostic de schizophrénie nécessite la présence :
- D'au moins deux syndromes sur les trois
- Pendant au moins un mois, ou moins en cas de traitement efficace
- Les difficultés engendrées (c’est-à-dire les domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles ou les soins personnels) doivent persister pendant au moins 6 mois
- Et une absence de diagnostic différentiel.
Diagnostics différentiels
Les pathologies à rechercher sont :
- neurologiques (épilepsie, tumeur cérébrale…),
- endocriniennes (dysthyroidie…),
- métaboliques (maladie de wilson…),
- infectieuses (neurosyphilis, VIH…),
- toxiques (intoxication par une substance psychoactive),
- psychiatriques (trouble dépressif, trouble bipolaire ou trouble délirant persistant).
Comorbidités
Les comorbidités sont psychiatriques et non psychiatriques :
- troubles anxieux : trouble anxieux généralisés, trouble de l'adaptation, trouble obsessionnel compulsif, trouble panique, trouble stress post traumatique,
- troubles addictifs : alcool, cannabis, amphétamines, cocaïne, drogues de synthèse, opiacés, psychotropes...
- maladies cardio-métaboliques.
Conduite à tenir
Un doute diagnostique doit faire adresser rapidement à un psychiatre surtout si il s'agit :
- d'un adolescent, d'un jeune adulte,
- d'une femme enceinte ou dans le post-partum,
- d'une rupture avec le fonctionnement antérieur.
Adresser aux urgences si :
- Épisode aigu avec trouble du comportement,
- Risque suicidaire avéré ou suspecté ou risque de mise en danger,
- Risque hétéro-agressif.
Traitement
Le traitement de l'épisode aigu consiste en l'introduction :
- en première intention d'anxiolytiques non antipsychotiques : diazepam, oxazepam,
- et si échec, d'antipsychotiques sédatifs : loxapine, cyamémazine, lévomépromazine.
Le traitement de fond repose sur :
- les antipsychotiques de 2ème génération : amilsulpride (Solian®), aripiprazole (Abilify®), olanzapine (Zyprexa®), quétiapine (Xeroquel®), rispéridone (Risperdal®)etc..
- de l'éducation thérapeutique ou psychoéducation, réalisée dans la plupart des centres médico-psychologiques
- de la remédiation cognitive, pour le traitement des troubles cognitifs,
- de la réahabilitation psychosociale.
Prise en charge des symptômes négatifs :
La persistance des symptômes négatifs est une caractéristique fréquente de la schizophrénie et du trouble schizoaffectif.
Il faut rechercher des causes secondaires de symptômes négatifs :
- idées délirantes paranoïdes résiduelles,
- anxiété,
- dépression,
- sédation,
- symptômes extrapyramidaux dus aux antipsychotiques,
- dysphorie due aux antipsychotiques.
Les ADG sont le traitement de choix pour les symptômes négatifs primaires (dus au trouble psychotique). Il est important de traiter les symptômes négatifs secondaires avec des médicaments d'appoint ou en optimisant les traitements antipsychotiques.
Quelques données probantes laissent penser qu'un traitement antidépresseur d'appoint par un ISRS pourrait avoir une action bénéfique sur les symptômes négatifs primaires.
Références
AESP, CNUP, & CUNEA. (2021). Référentiel de Psychiatrie et Addictologie (3e édition conforme au nouveau programme) Psychiatrie de l’adulte. Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Addictologie (Presses Universitaires François Rabelais).
The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed.; DSM–5; American Psychiatric Association [APA], 2013).